Avant la diffusion au cinéma CGR de Troyes du film « Une vie cachée » le 16 avril, Arnaud d’Andigné, le responsable national de l’AED, témoigne de l’importance des actions menées dans le monde face à « une régression de la liberté religieuse ».

Arnaud d’Andigné, quelle est exactement la mission de l’AED ?

L’AED est une fondation pontificale dont la mission est de soutenir les chrétiens qui sont placés en situation de difficultés, soit parce qu’ils sont persécutés, discriminés, ou placés dans des conditions matérielles très difficiles.

Est-ce une action limitée géographiquement ?

On intervient partout où il y a des besoins, actuellement dans 140 pays. Ce chiffre est d’ailleurs en augmentation. L’AED soutient annuellement plus de 5000 projets.

On peut imaginer que les causes de persécutions des chrétiens sont multiples. Quelles sont les principales ?

Les causes sont effectivement multiples. La cause numéro un est le djihadisme islamique. Ensuite il faut citer le fait que de nombreux chrétiens souffrent de régimes autoritaires de par le monde. Ainsi au Nicaragua, l’archevêque de Managua s’est élevé contre la politique d’Ortega et la conséquence est qu’il a été condamné à 26 ans de prison. Les pressions internationales ont fait qu’il a été libéré et expulsé du pays comme d’autres prêtres. Autre cause, avec des raisons plus ethniques, comme au Burkina Faso, dans le nord, où des populations nomades sont manipulées par des mouvements djihadistes et expulsent des chrétiens. L’Inde est également un des sujets de préoccupation avec des discriminations très marquées à l’égard des chrétiens.

Et en Europe, est-ce que l’AED intervient également ?

Oui, avec le sujet numéro un actuellement, l’Ukraine. On y constate les difficultés quotidiennes majeures, avec une masse importante de réfugiés vers la partie ouest du pays, ce qui n’est pour beaucoup qu’une étape avant une immigration importante.

Quel type d’action pouvez-vous mener dans ces conditions ?

D’abord une action pastorale, avec des œuvres de charité. Notre règle est : on aide ceux qui aident, et cela à travers le réseau de l’Église, des projets identifiés par des structures ecclésiales. À travers beaucoup de publications, y compris pour les enfants. Notre mission est bien entendu d’informer sur la liberté religieuse dans le monde. Puis la prière est notre deuxième mission, enfin un soutien financier, avec des répercussions humanitaires importantes, comme lorsqu’on aide à la construction d’écoles.

D’une manière générale, avez-vous le sentiment que la liberté religieuse se réduise actuellement dans le monde ?

Oui, absolument, la liberté religieuse se réduit, c’est incontestable.

Qu’en est-il de la liberté religieuse en France ?

Comparativement aux pays que je viens de citer, en France, la liberté religieuse existe.

Quels sont actuellement les besoins de l’AED ?

C’est une question importante. Notre objectif est de développer la présence de l’AED dans les diocèses, via des délégués tels que François et Dominique Jaillant dans l’Aube. Information, prière et collecte sont au cœur de leurs actions. Et nous avons besoin de volontaires pour cela.

Propos recueillis par Jean-François LAVILLE

Projection au cinéma CGR, le mardi 16 avril à 19h30, du film « Une vie cachée ». Ce film retrace l’histoire du martyre d’un paysan autrichien, le bienheureux Franz Jägerstätter, pendant la Seconde guerre mondiale. Le film sera suivi d’un débat, animé par Arnaud d’Anbigné, le responsable national des délégations diocésaines de l’Aide à l’Eglise en Détresse.