A partir de l’Evangile du dimanche 12 juillet, Matthieu 13, 18-23photo Mgr Marc Stenger

« Semence et germe dans la terre de nos vies »

Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est sema dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’y a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole qui ne donne pas de fruit. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante ou trente pour un.

Méditation

Ce 14 juillet 2020 ne ressemblera pas aux fêtes nationales qui l’ont précédé. Il est question d’un défilé qui fera la part belle à ceux qui pendant le confinement ont tenu la Nation dont c’est la fête, se dévouant, soignant, parfois au prix de leur vie, veillant, agissant dans la tension entre le monde présent avec ses souffrances, ses épreuves, ses ronces, les pierres du chemin et le monde dans la promesse de Dieu, destiné à la liberté et à l’adoption filiale. On n’a pas été dans le jardin bien irrigué donné en partage à l’humanité lors de la création. Il y a les pierres , il y a les ronces, il y a le sable. Les événements de la pandémie ont mis en relief les déséquilibres introduits au sein de la création par les évolutions négatives de l’histoire. L’homme ne peut pas nier sa responsabilité dans son déroulement. Nous ne sommes pas forcément la cause directe du Covid-19, mais sa diffusion, et tout ce qui a été engendré de souffrances, d’ « épines » signent nos faiblesses, nos fragilités face au devenir du cosmos.

Cependant les douleurs que nous vivons sont, comme dit Saint Paul, orientées vers la vie. C’est ce qu’atteste le témoignage de tous ceux qui par leurs engagements discrets ont œuvré pour que nous puissions vivre. Le 14 juillet on fait défiler traditionnellement nos forces armées, ceux et celles qui œuvrent pour préserver notre sécurité.

Essayons de reconnaître dans cette fête du 14 juillet ceux qui ont permis que la vie continue et se développe, malgré les ronces et les pierres, dans une « terre » qui nous a été donnée par Dieu et dont il veut que nous prenions soin. Nous pouvons en ce jour implorer la bénédiction de Dieu sur le monde et à lui offrir les fruits d’une terre fécondée par son Amour et le relais de notre soin. Ce que nous sommes appelés à manifester en ce 14 juillet ce n’est pas notre puissance dont nous avons pu mesurer la limite au cœur du confinement, mais la présence divine au cœur de notre monde. Cette démarche est nécessairement traversée par l’espérance en toutes les potentialités spirituelles à débusquer en ce monde.

Je fais un don en ligne