Des ténèbres et une lueur

 

 

Ce n’est pas être pessimiste, mais réaliste, que d’évoquer en cette fin d’année une ambiance morose. N’était-ce la perspective de se retrouver en famille ou avec des amis, comment lutter contre la sinistrose engendrée par les crises environnementale, géopolitique et sanitaire ? De quoi sera fait 2023 ? Personne n’en sait rien. Une nouvelle vague du Covid ? Une dérive totalitaire de quelques dirigeants ayant perdu tout sens de la raison ? Un conflit militaire étendu à l’Europe face à d’anciens empires qui rêvent de retrouver leur splendeur passée ? Un réchauffement climatique immaîtrisable ? Sans oublier la crise au sein de l’Église dont les stigmates restent bien visibles. Bref, que du malheur…

 

Alors où chercher la lueur d’espérance ? Bien entendu à Noël. Pour un chrétien, la naissance de Jésus est et reste la Bonne Nouvelle. Celle qu’il ne faut pas banaliser ni occulter derrière l’espoir de recevoir au pied du sapin la dernière version d’un téléphone portable. C’est celle à l’inverse d’un enfant né dans une étable, loin des puissants et d’un confort douillet, et dont le message a su traverser les siècles.

 

Au-delà des drames résultant des faiblesses humaines et des dérives inhérentes à toute structure temporelle, quelle plus belle perspective que ce message d’amour ? Qui peut se targuer d’avoir ainsi marqué deux mille ans d’histoire ? Si les sociétés évoluent, si notre monde n’a que peu de rapport avec celui que le Christ a connu en Palestine, cette Bonne Nouvelle reste intacte. Les chrétiens doivent la recevoir comme un trésor. Il leur faut aussi la partager, en être le relais, le passeur. La faire vivre de manière à ce que l’Église reste elle aussi vivante, dynamique, exemplaire, porteuse de cette espérance dont le monde a tant besoin.

 

C’est dans les ténèbres qu’il est important de chercher une lueur. Celle portée par un nouveau-né, voilà vingt siècles, ne doit pas s’éteindre.

 

Jean-François LAVILLE