Accueil où es-tu ?

 

Combien de panneaux avec le mot « Accueil » suivons-nous ? Combien d’hôtesses d’accueil rencontrons-nous ? Combien de fois râlons-nous en entendant le refrain d’accueil d’un serveur téléphonique ?

Des expressions populaires nous parlent de l’accueil : « J’ai été bien accueilli, je reviendrai », « c’est super de se sentir accueilli », « la vendeuse est bien agréable », « cette personne est bien aimable. »

Nous apprécions le salut du prêtre, le sourire de la personne qui nous distribue la feuille de messe ou le gel hydroalcoolique à l’entrée de l’église. Sommes-nous attentifs à la personne à côté de nous et que nous n’avons jamais vue ?

Beaucoup de petits gestes nous susurrent « Accueil. » Mais qu’est-ce qu’accueillir ? Est-ce sourire, dire bonjour à « l’étranger » ? Qui est « l’étranger » ?

Si accueillir c’est accepter d’entrer dans une relation, de quelle relation parlons-nous ? D’une relation « client – fournisseur » ? D’une relation « donnant – donnant » ? D’une relation « apprenant – sachant » ? D’une relation « demandeur – possesseur » ? D’un petit geste qui souhaite la bienvenue au visage inconnu croisé ?

Accueillir c’est laisser un peu de place à l’autre, dans notre vie, dans nos « entre nous ».

Accueillir c’est accepter l’unicité de chacune et chacun. C’est accepter de se laisser bousculer par une personne inconnue.

« Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin.

Mais ils s’efforcèrent de le retenir : “Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse.” Il entra donc pour rester avec eux.

Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.

Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. »

Évangile selon saint Luc 24, 28-31

 

François Bleuze