Le 24 août 2020

Chers amis,

Nous venons tout juste de célébrer la fête de Notre Dame de l’Assomption. Avec Marie, nous voulons nous projeter vers l’année pastorale qui s’ouvre, conscients que nous continuons à avoir devant nous beaucoup d’incertitudes. Mais ces incertitudes ne doivent pas nous empêcher de travailler, de vivre, d’être confiants, d’espérer, et de nous dire quelles priorités nous voulons nous donner en 2020-2021.

Pendant la première semaine de juillet, le Conseil épiscopal s’est réuni pour une session de trois jours à Benoîte Vaux dans la Meuse.

Par cette lettre, je voudrais vous rendre compte du travail que nous avons fait pendant notre session. Nous sommes aujourd’hui face à des questions importantes pour l’avenir de notre Eglise diocésaine, du ministère, de la vie chrétienne et de la vie sociale et nous devons les affronter ces questions ensemble.

Eglise verte

Un premier sujet a alimenté notre réflexion dans une dynamique de « disciples missionnaires ». Cinq ans après l’Encyclique « Laudato Si » le pape François nous invite à approfondir notre compréhension personnelle des questions environnementales, à en percevoir les enjeux pour notre vie sociale et ecclésiale, et à nous sentir appelés chacun personnellement à nous convertir à une « écologie intégrale », car « tout est lié », l’économique, le social et l’environnemental. Il ne s’agit pas de dire aux autres ce qu’ils doivent faire, mais d’entrer dans un processus qui transforme notre manière de vivre, nos relations avec les autres, les choix personnels et communautaires que nous faisons et notre appréhension de l’avenir. Cet appel s’adresse d’abord à chacun de nous, mais aussi à la communauté chrétienne à laquelle nous appartenons. L’Eglise de France a lancé à ce sujet un label « Eglise verte » qui dans notre diocèse n’a pas encore une grande ampleur. L’expérience qui se vit aujourd’hui dans l’ensemble paroissial de Nogent sur Seine mérite attention. Ce n’est pas un choix parmi d’autres ou même qui s’opposerait à d’autres, mais c’est l’expression de la volonté de chaque membre de la communauté et de toute la communauté de développer des pratiques nouvelles dans leur rapport aux ressources et aux biens à leur disposition, ce qui suppose une prise de conscience sur nos manières de faire et de vivre.

Ce label « Eglise verte » n’est pas la seule initiative. A la rentrée nous allons créer un groupe diocésain « Ecologie intégrale ».  Il aura pour mission d’aider à ce que se développe la prise de conscience de notre responsabilité pour la sauvegarde de la « maison commune » et qu’elle débouche sur des réalisations concrètes de formation et d’action portées par les groupes, les communautés chrétiennes et les écoles catholiques du diocèse. Il sera piloté par deux « ambassadeurs » de l’écologie intégrale qui iront à la rencontre de ceux qui souhaitent élaborer des projets. Un projet va être développé à l’occasion de la kermesse diocésaine (25-27 septembre 2020), qui s’est donné pour thème cette année « En mission pour une terre verte ». Un village créé par l’Enseignement catholique sera mis en place le vendredi 25 septembre et des classes viendront le visiter.

Questions économiques et financières

Au cours de cette session, nous avons aussi beaucoup travaillé à reprendre un dossier que nous avons commencé à traiter bien avant le confinement, celui de nos ressources économiques. Nous avions demandé que le Secrétariat Général de l’Episcopat nous envoie deux économes d’autres diocèses pour qu’ils fassent un examen de notre gestion. Cet audit s’est déroulé du 2 au 5 mars derniers. Nous attendons les résultats définitifs de leur analyse.

Mais trois exigences fondamentales s’imposent pour éviter d’accroître notre déficit :

– nous devons contrôler la masse salariale, en faisant cela dans le respect des personnes qui travaillent pour le diocèse. Nous avons pu constater que déjà nous avons obtenu quelques résultats, par exemple en ne compensant pas des départs qui sont intervenus.

– pour ce qui est des questions concernant l’immobilier travailler sur la réduction des charges.

– accroître les produits : l’économe diocésain a déjà beaucoup œuvré pour la rentrée des collectes, et autres produits financiers (legs, etc)

Sur tous ces points il faut qu’il soit clair que l’enjeu n’est pas simplement financier. Il est d’abord pastoral. Des choix sont à faire. Il nous faut réfléchir surtout à ce dont notre Eglise diocésaine a besoin pour remplir sa mission. C’est notre responsabilité à tous. Les problèmes matériels qui se posent à nous sont une belle occasion de faire cette opération-vérité sur l’usage de nos biens

L’immobilier est une question centrale. J’aimerais souligner encore que ce chapitre concerne tous les chrétiens du diocèse, car c’est à eux que ces biens appartiennent et c’est eux qui doivent pouvoir en disposer. C’est la raison pour laquelle nous avons déjà essayé de consulter largement les groupes et les instances de notre diocèse, en partant d’hypothèses élaborées par une commission d’experts sur les questions immobilières. Beaucoup de réactions nous sont parvenues. Nous sommes obligés de constater que notre Maison diocésaine est largement surdimensionnée par rapport aux besoins que nous avons et génère des coûts prohibitifs ; nous avons aussi été amenés à nous demander de quelle Maison diocésaine nous avons besoin et quelle serait sa localisation la plus adéquate. Ce dont il s’agit toujours pastoralement, c’est de définir un lieu de rendez-vous des diocésains où batte le cœur du diocèse. Même si cela prend du temps, nous ne ferons rien sans avoir recueilli autant que faire se peut le sentiment du plus grand nombre et rendu compte des raisons des choix qu’il faudra faire à partir de là à un moment donné.

Les Conseils paroissiaux pour les Affaires Economiques

Il y a un lieu stratégique dans les ensembles paroissiaux, ce sont les Conseils paroissiaux pour les Affaires Economiques. Nous avons souligné la nécessité que tout ne se décide pas au niveau diocésain et reconnu que, s’il y a un effort à faire, c’est de mettre davantage les chrétiens dans les ensembles paroissiaux au courant des décisions à prendre avant de les prendre.  Un relais de cette information nécessaire devrait être le Conseil de chaque paroisse pour les affaires économiques. Il s’agit de donner à cette instance toute son importance et de permettre la formation et le renouvellement de ses membres. Pour ce faire nous avons revisité l’ordonnance parue en 2010 sur les Conseils paroissiaux pour les affaires économiques, afin de l’adapter aux circonstances actuelles. Une nouvelle ordonnance sera publiée au mois de septembre.

Les quêtes impérées

Nos besoins financiers nous poussent aussi à réfléchir sur ce qu’on appelle les « quêtes impérées », c’est-à-dire celles qui sont dédiées pour des causes diocésaines, nationales ou de l’Eglise universelle et qui ne restent donc pas aux paroisses. Certaines sont incontournables (comme le Denier de Saint Pierre pour les œuvres du Pape ou la quête pour les lieux saints de Palestine), d’autres représentent davantage des compléments de ressources précieux pour une cause.  Après avoir étudié la nécessité de chacune de celles que nous retiendrons, nous en expliquerons le sens afin que chacun puisse se déterminer dans son choix de donner. Il ne s’agit pas simplement de supprimer certaines de ces quêtes, mais de trouver un meilleur équilibre entre les besoins de nos paroisses et les autres nécessités.

L’annuaire diocésain

C’est un outil précieux pour la connaissance des réalités de notre diocèse. La question que l’on peut se poser, c’est de savoir si, sa confection étant onéreuse tant au plan matériel que de la main d’œuvre qui le façonne, il n’est pas possible de trouver d’autres solutions pour mettre ces informations à la disposition du plus grand nombre. Dans l’immédiat nous avons pensé que l’on pourrait conserver l’édition 2020 pour 2021, ce qui laisse le temps de mesurer le meilleur choix à faire.

 

Ce compte-rendu n’est certes pas exhaustif. Mais il voudrait vous partager l’esprit du travail que nous avons entrepris lors de la session et vous associer aux réflexions faites et aux décisions à prendre.. L’enjeu de la prochaine année pastorale est de faire en sorte que notre Eglise puisse continuer à assurer sa mission d’annoncer l’Evangile au monde d’aujourd’hui.

Merci de tous les efforts que vous avez déjà faits et ceux que vous ferez. A la rentrée de septembre je me tournerai vers les divers Conseils de notre diocèse pour que, forts du travail déjà accompli, ils préparent les décisions à prendre en particulier dans le domaine immobilier. Mais nous devons porter tous ensemble notre Eglise diocésaine. Comme vous l’avez déjà compris, il y a des efforts nécessaires : efforts de soutien matériel et spirituel, efforts de lucidité et d’engagement, efforts d’adaptation, efforts de foi et d’espérance. Si nous sommes prêts à faire ces effors l’Eglise a de beaux jours devant elle. Et je suis heureux de partager encore ces beaux jours avec vous.

Mais je voudrais dès maintenant vous inviter tous à un premier rendez-vous, le traditionnel pèlerinage du début d’année à Notre Dame du Chêne. Il aura lieu le dimanche 13 septembre. Nous dirons merci à Marie de nous avoir accompagné pendant le temps du confinement et nous nous mettrons sous sa protection en cette nouvelle année.

En communion fraternelle.

+ Marc Stenger