Des origines chrétiennes au poisson d’avril ?

Pourquoi le poisson est-il un symbole chrétien ? Y a-t-il une référence chrétienne dans le poisson du 1er avril ?

Au Ier siècle de notre ère, les chrétiens étaient persécutés par les autorités de l’Empire romain. Ils ont alors utilisé le poisson comme signe de reconnaissance. On retrouvait ce poisson sous forme de graffiti, gravé dans les rues de Rome. A cette époque, le grec est la langue la plus parlée dans la partie orientale de l’Empire romain, et le mot « poisson » en grec s’écrit ἰχθύς (ICHTYS). En reprenant chacune de ces 5 lettres grecques, on retrouve les 5 dénominations donnés au Christ :

I = Iessou = Jésus
CH = Christos = Christ
TH = Theou = Dieu
Y = hYios = Fils
S = Soter = Sauveur

C’est ce qu’on appelle un acrostiche, c’est-à-dire que chacune des initiales, lues verticalement, forment un nouveau mot.

Poisson avril: une référence chrétienne ?

Pour ce qui est du poisson d’Avril, son existence trouve ses sources entre traditions chrétiennes et populaires.

Dans certaines régions de France, depuis l’époque des rois capétiens, c’est Pâques, date anniversaire de la résurrection du Christ, qui fait office de nouvel an. Pour le changement d’année, on se faisait des cadeaux plutôt alimentaires. Cette date étant à la fin du Carême, période de jeûne durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent.

En 1564, sous le règne de Charles IX, l’année ne commencera plus le 1er avril, mais le 1er janvier : l’année suit alors le calendrier grégorien, s’accordant à l’année solaire. En 1622, cette mesure est officialisée par le Pape Grégoire XV. Pour faire un pied de nez au roi, les sujets ont continué à s’offrir des faux présents, notamment des poissons factices. Peu à peu, ces cadeaux de fausses étrennes se seraient transformés en canulars, en blagues, puis en poissons d’avril accrochés dans le dos des distraits.


Conseils de lecture

  • DANIELOU, Jean, Les symboles chrétiens primitifs, Éd. du Seuil, 1996, ou en ligne
  • MOREL, Corine, Dictionnaire des symboles, mythes et croyances